Nicotine

La nicotine est une substance alcaloïde issue de la plante du tabac. On connait surtout la feuille séchée et broyée, employée ensuite pour confectionner des cigarettes. Sa consommation excessive conduit au tabagisme contre lequel les services sanitaires tentent de lutter. Il est en effet responsable de 90 % des décès par cancer des poumons et de 78 000 morts prématurées par an.

Néanmoins, il est injuste de blâmer cette plante qui recèle des pouvoirs thérapeutiques sur lesquels les scientifiques fondent beaucoup d’espoir.

 

La posologie

Pour le cas de sevrage, la dose de nicotine est à réduire au cours du traitement. Ainsi, elle est 21 mg/24 heures pour diminuer jusqu’à 10 mg. Le traitement dure en général 3 mois mais dépend de l’état de dépendance de chaque patient. Pour ce qui est de la prise de nicotine pour obtenir des effets ponctuels, elle ne doit jamais excéder les 21 mg/ 24 heures. il est possible d’employer des patchs ou encore de la prendre en comprimés.

 

Effets confirmés

Au Japon, les vertus du tabac sont reconnues depuis des siècles. Administrée avec des doses savamment étudiées, la nicotine stimule les capacités intellectuelles. Elle entre dans la composition de boissons énergisantes qui ont les faveurs des consommateurs qui les boivent plus facilement que les boissons contenant de la caféine. Cette plante agit comme un neurotransmetteur et permet de développer ses facultés de concentration et d’attention car elle produit de l’adrénaline. Elle est donc une alliée intéressante pour toutes les personnes travaillant dans les bureaux et qui veulent conserver un esprit clairvoyant.

La nicotine entre également dans les plantes utilisées en homéopathie sous le nom latin de tabacum. On le recommande contre les nausées et le mal des transports. Il s’ajoute également à un traitement de sevrage contre le tabagisme. Ainsi, cette substance a des effets positifs sur le malaise vagal comme sur les vertiges. Elle est donc prescrite sans danger pour tous ces troubles, et ce depuis que Samuel Hahnemann a découvert et démontré les principes de l’homéopathie qui consiste à administrer en doses infinitésimales des produits actifs contenus dans des plantes. Depuis le 18 ème siècle, en Europe, les vertus apaisantes du tabac sont donc connues. C’est donc une plante existant dans la pharmacopée de nombreuses civilisations depuis des siècles.

Grâce à l’adrénaline qu’elle libère, la nicotine administrée à des doses peu importantes peut se révéler un allié des sportifs. Elle leur permet de développer leurs capacités de réaction et d’avoir une attention focalisée sur l’effort à fournir. In fine, elle leur sert à oublier la douleur et à se concentrer sur un objectif à atteindre. Il reste que cette substance est à consommer avec modération comme pour tous les autres produits. Elle entre dans l’arsenal des compléments utilisés par les bodybuilders pour se construire une silhouette parfaite. S’ajoute à cela, son effet coupe-faim qui autorise un effort soutenu sans éprouver l’envie de manger.

On le constate chez les fumeurs, le tabac est un brûleur de graisse. Sans se livrer à cette pratique, il est démontré que selon la dose administrée, le patient peut tout à fait éviter les problèmes d’addiction souvent dommageables.

Recourir à la nicotine pour s’affranchir de quelques kilos superflus est in fine une option envisageable sans craindre des effets secondaires comme l’accoutumance. En effet et comme les traitements contre le tabagisme le mettent en évidence, ce n’est pas la nicotine qui est responsable de l’addiction. Pour le sevrage, les doses sont extrêmement diluées et peu importantes, ce qui prouve que la substance prise en quantités parfaitement calculées s’avère efficace.

Il est aussi démontré que la nicotine agit sur le caractère. Quelques prises peu importantes permettent de trouver une équanimité tout à fait salutaire. Elle empêche les sautes d’humeur souvent difficiles à maîtriser pour certaines personnes au tempérament excessif. C’est donc une substance apaisante, voire euphorisante dont l’usage peut stabiliser le caractère de personnes colériques.

 

Effets supposés

De récentes recherches tendraient à démontrer que la nicotine pourrait se révéler un inhibiteur de l’aromatase, cette enzyme responsable de la biosynthèse des œstrogènes. Ceux-ci sont  à l’origine de certains cancers ou encore d’autres maladies.  Ainsi, grâce à son action, certaines femmes pourraient bénéficier des effets de cette plante pour lutter contre le cancer, voire le ralentir.

Cela reste encore une voie à explorer mais la nicotine pourrait avoir une action sur la schizophrénie. C’est en effet ce qui ressort d’une étude menée par une équipe de chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Ils ont été appuyés pour cette étude par des scientifiques de l’Institut Pasteur et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale.

La cigarette aurait au moins un effet positif sur la santé, elle serait un rempart efficace contre la schizophrénie. C’est en tout cas ce que révèle une étude menée par des chercheurs français et publiée dans la revue scientifique Nature Medicine. Selon ces travaux, la nicotine aurait un effet apaisant sur les cellules du cerveau des personnes souffrant de schizophrénie.  C’est ce qu’ont constaté des chercheurs en observant le comportement de certains malades fumeurs qui expliquaient éprouver un soulagement face à certains effets secondaires de leur traitement. Il s’agit en quelque sorte d’une automédication que les patients s’appliquent sans en référer aux praticiens qui ne peuvent que constater les effets bénéfiques de cette plante.

 

Dernières considérations

Pour mettre ces vertus thérapeutiques en évidence, les chercheurs ont traité des souris qui présentaient des troubles de leurs cellules nerveuses. Après leur avoir inoculé de la nicotine, ils ont conclu que celle-ci stimulait des zones déficientes du cerveau de souris atteintes de la maladie. Ainsi, la prise régulière de nicotine « laisse présager une possible cible thérapeutique pour le traitement de la schizophrénie », s’est réjoui le Pr. Uwe Maskos, auteur principal de l’article. Il reste cependant, pour en faire un remède efficace à supprimer les effets néfastes, voire délétères de la substance alcaloïde.

Depuis des siècles, la nicotine est connue et appréciée pour ses vertus apaisantes pour les maux des transports ou les malaises. Elle a également prouvé son efficacité pour ce qui est de la concentration. L’adrénaline qu’elle libère soulage aussi la douleur et peut stabiliser certains patients souffrant de pathologies extrêmement sévères comme la schizophrénie. Il est donc urgent de réhabiliter cette plante qui, au-delà de sa responsabilité dans le tabagisme, peut a contrario se révéler un atout efficace, voire majeur pour lutter contre lui. Si son effet inhibiteur dans le cas de cancers reste encore à prouver, des avancées sont prometteuses et élargissent le champ d’exploitation de la nicotine.